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RAMONA CÓRDOVA

 

 

Album Quinn To New Relationships

Disponible depuis 9 octobre 2013

Chez Clapping Music

 

 

Formats : cd- lp - digital
Distribution : La Baleine (cd/lp) & Believe (digital) 

Ces sept dernières années, notre ami de Kingman, Arizona les a passé à errer à pieds, à cheval, à bus, en voiture, en bateau, en train, en truck entre l’appart d’un camarade de label à St Ouen et une maison abandonnée dans la Nouvelle-Orléans post Katrina; à travailler torse nu sur des chalutiers de fret rongés par la rouille ou à prendre l’avion avec moins d’un euro en poche; à jouer du violon dans les rues de Banyuls-sur-Merre ou Moscou; à ramasser des tubercules aux noms rares dans des champs baignés de soleil ou tenter une nouvelle vie dans une petite maison aux d’un bois en Alaska. Ici ou tout là-bas (Mexique, Boston, Trifouillis-les-Oies-d’Arizona), il a aussi joué quelques concerts, se moquant à l’occasion de son fameux falsetto qui, dans le tourbillon d’engouement pour le neo-folk de Devendra Bahnart et de sa bande de clodos célestes, avait plus ou moins lancé sa carrière sur les audioblogs (formule vintage).

Plus tristement, il s’est un peu perdu et, comme il l’a raconté ici sur scène, entre deux chansons improvisées le menton collé contre un micro, a connu ponctuellement la misère et les nuits à même le bitume, à Boston ou dans les Canaries. Si l’on ne doute pas un instant que la dernière anecdote est une bénédiction marketing, on n’en use moins pour l’effet que pour l’éclairage qu’elle permet à propos des chansons de Quinn to New Relationships.

Pas une seconde un disque fauché, ce deuxième opus très subrepticement conceptuel (même si le seul concept avoué par l’artiste est “essayer de finir un deuxième album”) n’en est pas moins un vrai album à fleur de derme, un brulôt de sensualité dont les chansons existent moins par les grilles d’accord qu’elles enchaînent plus ou moins hasardeusement que par la ronde des évènements que Ramon y joue au premier plan, par la voix, par les gestes, par les étranges acrobaties sur la guitare ou le piano. Ça s’entend distinctement dans les arrangements en contrepoints du violoncelliste surdoué Gaspar Claus (In Finé) et de ses compagnons Dom La Nena (violoncelles) et Marina Voznyuk: ici, point de tapis ou de pizzicati rincés par 50 ans de pop music mais une mousse d’événements plus ou moins classiques, plus ou moins sensés qui doivent autant à la baroque pop de The Left Banke et The Zombies qu’à la musique improvisée la plus aride mais qui arrangent surtout idéalement le torrent de sentiments contradictoires et jusque-là inexplorés dans la pop music des chansons. Il fallait au moins ça pour illustrer une chose aussi intense et personnelle qu’un journal intime amoureux - même si ce dernier est intégralement chanté en codes, pour ne pas importuner les tierces parties qui y sont plus ou moins directement concernées. 

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